Nouvelle rencontre...

La forêt était dense. Un silence envoûtant y régnait et une douce brise réussissait à traverser entre les branches. Rien dans la forêt ne semblait montrer signe d’un quelconque danger. Puis, on pu entendre un bruit de fond étrange. Une bête courant à en perdre haleine, continuant sans s’arrêter, comme si la mort était à ses trousses. La louve courait et courait, mais n’utilisait pas toute sa puissance. Elle se devait de garder des forces pour le reste du parcours qu’il lui restait à franchir. Le temps de sa mort approchait, mais rien ne garantissait que le poison argenté progressant dans ses veines allait la faire tomber avant son heure. Rien ne l’arrêta, pas même le bruit à peine audible d’un voie lointaine dont elle voulait oublier l’existence. Quelques heures plus tard, elle s’arrêta près d’un cours d’eau, elle voulut s’y jeter, mais une peur soudaine l’en empêcha et elle plongea seulement sa gueule pour y boire à grande goulée. Elle repartit presque aussitôt, replongeant dans les entrailles de la forêt d’où les rayons du soleil commençaient dangereusement à décliner. Grâce à sa vision nocturne, elle put continuer à courir jusqu'au petit matin, où elle dut encore s’arrêter quelque minute. Si elle continuait à cette vitesse, elle pourrait réussir à arriver au temple avant le coucher du soleil. Malgré la grande fatigue et faiblesse qui l’envahissait, elle repartit sur sa lancer.

Puis soudainement, Phoenix perdit de concentration et elle s’enfargea les pattes dans des branches. Elle roula par terre en redevenant par la même occasion humaine. Affalée sur le dos, elle tenta de retrouver son souffle, dont la respiration devenait de plus en plus difficile. La peau plus pâle qu’à l’accoutumée, Phoenix sentit qu’elle n’avait plus de force. Elle tourna sur elle-même, et s’obligea à se relever en s’appuyant sur des branches. Sa vision commença aussitôt à se troubler et elle dut se retenir contre le tronc pour ne pas tomber. Elle utilisa ensuite une dernière fois sa force de loup-garou et brisa une branche pour s’en faire une canne et continua le chemin, les jambes toujours aussi molles.

Courage. Nous y sommes presque.,[/i]entendit-elle soufflé faiblement la voie de Kara dans sa tête.

-Tu dois reprendre…le…contrôle.

[i]Je sais...

Dès que la jeune femme retrouva son corps, elle sentit la grande faiblesse qui l’animait. Phoenix n’avait pas été capable de tenir plus longtemps, sa colère s’étant amoindrit avec la douleur. Mais Kara possédait aussi quelque chose que Phoenix n’avait pas. Elle avait de l’amour en elle. Si elle devait survivre, ce serait pour cet amour. Kara avança lentement et péniblement. Ses paupières étaient lourdes et menaçaient de se refermer à jamais.

-Je..dois…continuer..

Petit à petit, les jambes de Kara commencèrent à flancher. D’abord elle fut debout, puis sur ses genoux. C’est là qu’elle relâcha le bâton et dit d’une petite voie :

-Pardonne-moi Armidir.

Kara se laissa tomber sur le dos et sombra dans l’inconscience, croyant que cette fois, elle ne se réveillerait jamais…



C’était une merveilleuse journée! Le soleil venait de s’éveiller sur la colline et le vent chantait. Un homme, vêtu d’une simple tunique bleu marin, les pieds nus, s’étira devant ce spectacle matinal auquel il assistait. Cela faisait un mois qu’il venait d’arrivée au temple pour parfaire ses apprentissages et devenir enfin un moine. Ce jeune homme avait de très court cheveux noirs et faisait dans la vingtaine et avait encore beaucoup de chose à apprendre. Il avait été transféré ici, car, fougueux et trop sûr de lui, personne ne réussissait à le maîtriser convenablement et on voulu le confier aux meilleurs.

Le moine sortit et marcha vers les grilles pour aller dans la forêt quant il tomba sur un corps. Il se précipita alors sur l’homme et le secoua. L’homme semblait profondément endormi. Le jeune homme ne perdit pas de temps et se leva pour alla quérir de l’aide. D’autres moines se joignirent à lui et le soulèvent pour le transporter dans le temple. Le moine allait les suivre quand il entendit un étrange bruit venant de la forêt. Curieux, il avança à tête baissé. Quelques minutes plus tard, il tomba sur le corps livide d’une jeune femme. Sans se poser de question, il l’a pris dans ses bras et l’a transporta à l’intérieur du temple. On ferma alors les grilles derrière lui, pour garder une sureté. En courant, le jeune homme arriva face à face à un homme vêtu d’une tunique blanche sans manche, de haute taille et au crâne chauve, à l'air froid et désintéressé.

-Maître, aider-moi.

-Mais que…

Les paroles du maître restèrent coincé dans sa gorge et il observa plus attentivement la frêle femme et souleva ses paupières.

-Il ni a pas une minute à perdre.

Il fit signe au jeune moine de le suivre et celui-ci le suivit sans poser de question. Ils arrivèrent dans une petite chambre où le maître lui demanda de déposer la jeune femme sur le lit. Pendant que son maître fabriquait une étrange mixture, le jeune moine s’assit à côté de la femme et l’observa.

-La connaissez-vous?

-Oui. Elle était une de mes élèves autrefois. Et la meilleure.

-Elle? Une femme?

-Ne l'a sous-estime jamais..

Le maître fit signe alors au jeune homme de sortir et celui-ci quitta la pièce sans protesté, voyant bien la gravité de la situation.
Le maître souleva la jeune femme et lui versa un liquide rougeâtre à travers les lèvres. Il plaça ensuite ses mains au-dessus d’elle et ferma les yeux, prononçant des paroles à peine audible.

***

Kara se réveilla en sursaut. Elle était étendue dans l’herbe fraîche, un doux soleil se réchauffant sur sa fine peau. Elle portait une longue robe blanche à manche longue et ses cheveux allongeaient jusqu’en bas de ses épaules. Tout se déroulant devant elle se passait au ralentit. Elle entendit l’écho d’une petite voie grave l’appeler au loin et le rire d’une petite fille. Elle se leva et commença à marcher quand elle vit l’enfant rire en courant entre les arbres. S’arrêtant quelque seconde derrière un et regardant Kara discrètement. Puis elle repartait à rire et courait encore plus loin. Elle était suivit de près par une gros loup blanc qui ne semblait pas s’apercevoir de la présence de Kara.

-Hey attend!

Kara avança et l’a suivit sans se poser de question. C’était comme si elle c’était réveiller sans aucune mémoire. Ne se souvenant pas de ce qui se passait de l’autre côté, s’occupant seulement de ce que se passait dans le présent. Kara continua à avancer jusqu’à ce que la petite s’arrête sec. Elle regarda Kara, un sourire aux lèvres, mais qui ne révélait pas de dent. Elle put alors l’observer plus en détail. L’enfant avait de longs cheveux noirs de gaie, une peau laiteuse et portait une petit robe blanche elle aussi. En voyant l’enfant, Kara se revit elle, lorsqu’elle était enfant. Mais quelque chose n’allait pas avec cette petite fille. Ses yeux n’étaient pas de la même couleur. La couleur….La petite fille partit d’un rire et se remit à courir.

-Attend!

Kara l’a suivit et couru. Plus elle courait, plus le décor changeait et devenait obscur et glaciale. La petite s’était évaporée. Elle arriva dans une clairière où elle vit le même loup, assis au milieu, comme s’il l’attendait. Il l’a fixa dans les yeux d’un regard intense et Kara put y distinguer le visage d’une jeune fille. C’était comme si elle venait de traverser une porte. Une porte partant du bonheur et du rêve et finissant dans le cauchemar et la noirceur.

-Kara!

Elle se retourna mais ne vit rien. Elle se retourna encore et encore, mais ne vit rien. Elle se frotta les bras pour se réchauffer, mais cela ne sembla rien changer. Elle entendit encore la voie, puis plus rien. C’est alors que le loup décida enfin de se lever et se dirigea entre les arbres. Il s’arrêta quelque seconde comme pour dire à Kara de le suivre et c’est ce qu’elle fit.

Kara avança et avança. Puis, tout à coup, comme si on venait de changer la scène, elle se retrouva sur une plage, la mer lui faisant face. L’eau alla toucher ses pieds nus et elle recula prestement. Quand elle se retourna, elle se retrouva face à face à un homme. Elle plissa les yeux, non sûr d’elle, puis une lumière se fit en elle.

-Maître!

Elle frappa dans sa main et s’inclina respectueusement devant lui et lorsqu’elle se releva, il l’a regardait d’un air à la fois triste et calme.

-Tu dois faire un choix!

-Lequel?

-Tu as été libéré de se poison qui t’enchaînait. Maintenant c’est à toi de décider de ta route.

-Mais, je ne comprends pas. Qui, qui était cette petite fille?

Un sourire en coin apparut sur les lèvres de l’homme et il dit avant de disparaître dans un nuage de brume :

-Les rêves peuvent être le reflet de la réalié…

Kara compris alors. Instinctivement, elle mit sa main sur son ventre et compris. Elle regarda ensuite l’océan et la forêt qui se tenait chacun de leur côté. Elle avait une décision à prendre. Soit mourir ou vivre. Se donner à la mort, être enfin libre et ne plus souffrir ou redonner vit à l’être qu’elle était. Mais à qui manquerait-elle?

N’oublie pas ses yeux que tu as vus. De doux petits yeux ovales, miroitant la couleur de l’herbe verdoyante de l’été et réconfortante comme le brasier d’un feu inoublié…

Un doux vent caressa le visage d'Armidir. La ou il était, il se sentait bien. Il aurait pu rester étendu ainsi des années. Seulement, il devait se lever. Comprendre. Ses yeux s'entrouvrirent. Il se sentait bizarre. Vide. Au dessus de lui se dessinait un ciel bleu marin tapissé d'étoiles qui fournissaient tous ensemble une chaleureuse lumière. Il aurait cru que tout ses membres seraient endoloris après l'effort mais pourtant, il se sentait revigoré. Il déposa son coude sur le sol duveteux pour se redresser. Ses yeux scrutèrent l'horizon à la recherche de repères, mais seule une étendue de laine blanche se déployait devant lui. Il se leva et marcha dans une direction. Chacun de ses pas le rendait plus léger. Un pas le rendrait maintenant léger comme l'air mais il se refusait ce pas la. C'était ce pas final. La dernière chose qu'il devait choisir. Pourtant, il se tenait encore sur la même étendue de laine blanche que tout à l'heure. Seulement, une main vint lui toucher l'épaule gauche. Puis une autre sur l'épaule droite. L'ange et le démon. Le yin et le yan. Le choix ultime. Pourtant, il restait planté là. Les mains semblaient tout deux offrir une perspective différente. Une offrait le confort et la joie, l'autre la douleur et la peine. Pourtant, le regret les accompagnaient tout deux.

Rappelle toi toujours de la joie dans le mal et du mal dans la joie. Ils guideront tes choix.

Armidir savait maintenant. Il avait choisi.

N'abandonne Jamais.


-Aller. Debout fainéant.

Il ouvrit les yeux a nouveau. La terre semblait humide et bouèteuse.

-Debout j'ai dit

Armidir sentit une douleur lancinante dans sa jambe droite.

-Ohh laisse moi me reposer.

-Si tu croix que je vais te laisser dormir, détrompe toi

Armidir prit son frère jumeau par les jambes et le traîna de force sur le sol rocailleux par bouts et boueux par d'autres.

-et merde. Enfoiré

-fainéant

-Impoli.

Il y eut un court silence, puis tout deux se mirent a rire joyeusement, Armidir se leva et ils marchèrent côte à côte, entrant tranquillement dans la dense forêt

-C'est bon de vivre! s'exclama Armidir

Ils s'enfoncèrent dans la forêt et n'en ressortirent pas avant un bon bout de temps.

Kara était assise dans le sable. Elle laissait le vent fouetté ses longs cheveux noirs et elle regardait la mer. Kara savait qu’elle voulait vivre. Continuer sa vie comme elle l’était avant. Elle voulait revoir Armidir. Elle le désirait. Elle avait soudain l’impression que cela faisait une éternité qu’elle ne l’avait vue.
Lui sauter dans les bras lui manquait. La chaleur de son corps qui augmentait à chacun de ses baisers lui manquait. Pour le moment, elle était là, assise dans le sable à observer avec crainte la marée d’eau douce montée et descendre le long du sable. Elle voulait rentrer, mais ne pouvait tout simplement pas. Guérir d’une blessure mortelle ne se faisait pas d’un claquement de doigt. Même si elle se réveillait, elle serait encore très faible et devrait se reposer encore quelques jours pour reprendre des forces. Mais rester ici, entre la vie et la mort, ne changerait rien.

Décidée, Kara se leva et épousseta sa robe. Elle se retourna et dirigea ses pas vers la forêt où, elle vit l’image de l’enfant lui souriant au côté du loup, avant de disparaître dans un nuage de fumée telle un fantôme qui aurait trouvé son chemin vers la lumière.

Kara ouvrit doucement ses paupières. C’est là qu’elle ressentit une douleur aveuglante qui lui souleva le cœur. Tout son corps souffrait de tremblements incessants et elle sentait des gouttes de sueurs lui coulé de partout. Elle avait chaud et froid en même temps et avait peine à respirer. Elle ferma les yeux avec forces, sentant une douleur à la poitrine l’a transpercé. Elle sentit aussi la présence de quelqu’un et un mouvement. Elle leva le bras et attrapa le poignet de l’inconnu. Elle ouvrit les yeux et aperçut un jeune homme assis à son chevet qui tenait un linge humide dans la main. L’homme ne dit rien et attendit. Mais Kara vit bien une grimace commencer à déformer son visage sous l’emprise de sa forte poigne. À bout de forces, Kara lâcha prise et sentit une douce fraîcheur s’exercer sur son front. Elle sentit ses yeux se refermer et commença à sentir sa respiration se calmer. La jeune femme sombra alors dans un sommeil sans rêve et réparateur.

Lorsqu’elle rouvrit les yeux pour la deuxième fois, Kara distingua la faible lumière du soleil qui réussissait à pénétrer par la fenêtre. Elle s’accouda, non sans effort et réussit à s’assoir. Elle n’avait plus de sueur froide et ne tremblait presque plus. Mais elle était en vie.

Elle remarqua aussi qu’elle ne portait plus ses vêtements et qu’ils avaient été remplacés par un kimono à manche longue noir. Sur une chaise dans un coin de la pièce, Kara remarqua aussi que ses vêtements étaient déjà propres et pliés. Alors, Kara se leva en prenant appuie sur le bureau, mais une infinis douleur l’a fit se rassoir. Elle regarda sous son haut et vit un bandage qui recouvrait le haut de son torse. Surement pour protéger la blessure de la flèche. Elle refit malgré tout un essaie et se releva pour se diriger lentement vers la porte qu’elle ouvrit sans hésiter.

Le paysage devant lequel elle se retrouva était éblouissant. Le temple se trouvait au beau milieu d’une forêt et surplombait sur une colline. Il était entouré d’haut mur et l’entrée était fermée par une grille. En son centre, se trouvait la maison principale où pouvait prier les moines et elle était entouré d’autres habitations collés les unes sur les autres. Au milieu de ses bâtiments se trouvait un lieu d’entraînement ouvert où les moines faisaient leurs entraînements. Il y avait aussi des tunnels et encore pleins d’autres chemin souterrains sous le temple, pour ceux qui ratissait les bibliothèques où pratiquait la magie. C’était un grand temple, mais pas encore assez pour qu’on puisse s’y perdre. La plus part du temps, beaucoup de maître emmenait leurs élèves dans la forêt pour qu’ils puissent pratiquer plus librement et pour qu’ils soient moins encombrés par le manque d’espace.

Kara marcha le long des allés, aussi doucement que possible pour éviter de souffrir plus et rechercha son maître. Elle suivit sa piste qui l’a mena jusqu’à l’extérieur du temple et l’a conduisit au beau milieu de la forêt, dans une clairière. Mais il n’était pas seul. Son maître était assis par terre et regardait un élève exercer des mouvements. Kara en profita pour le regarder de plus près. Son visage lui était familier. C’était lui qui était dans sa chambre! Il pratiquait des mouvements semblables à ceux de Kara lorsqu’elle avait eu cet âge. Mais ils étaient imprécis. Le jeune moine semblait être trop sûr de lui, ce qui faisait que ses actions étaient moins précises et incomplètes.
Kara s’approcha furtivement et s’assit au côté de son maître.

-Bienvenue dans le monde des vivants.

-À ce que je vois, vous ne vous arrêtez jamais.

-En effet. C’est tout un défi que j’ai là.

Kara eut un rire bref et demanda :

-Cela fait combien de temps que je dors?

-Quatres lunes. Et tu as l’air de bien tant sortir.

-Pourtant, je me sens si faible.

-Laisse le temps à tes plaies de se refermer. Ce n’est pas rien d’avoir de l’argent dans le corps.

Il lui fit un clin d’oeil et Kara allait continuer quand le cri de frustration du jeune homme l’arrêta.

-AH! JE N’Y ARRIVE PAS. ALLEZ CONCENTRE TOI.

Kara soupira et se leva pour s’approcher de lui.

-Tu devrais travailler avec moins d’assurance. Cela pourrait vous aidez.

-Non, mais de quoi je me mêle. Je sais ce que je fais et je n’ais aucunement besoin de l’aide d’une femme.

Kara se retourna vers son maître et lui dit :

-Je vois ce que vous vouliez dire. Un vrai défi.

-Oh oui chérie et tu devrais t’estimer chanceuse que je ne t’ais pas encore envoyer au tapis, répondit-il, arrogant.

-Même ma grand-mère pourrait vous battre, répondit-elle, un rictus aux lèvres.

-Très bien alors! Venez me rejoindre demain au levé du soleil et nous verrons qui dit vrai.

À ses mots, l’élève disparut entre les arbres et Kara se retrouva seule avec son maître.

-Tu sais que même si je rêverais de te voir lui donner une bonne leçon, tu n’es pas en état de te battre.
-Je sais.

Elle allait partir à son tour quand elle se rappela la raison de sa venue.

-Auriez-vous retrouvé quelqu’un d’autre avant ou après m’avoir trouvé?, demanda-t-elle en retenant son souffle.

-Oui. Un homme. Il était inconscient devant les grilles. Nous l’avons mis en sureté et nous le guérissons. C’est un être tout à fait fascinant et unique que tu nous as amené là.
Kara sourit et relâcha son air. Ils avaient trouvés Armidir. Elle remercia son maître et s’inclina légèrement. Elle se retourna et allait partir lorsqu’elle sentit la présence de quelqu’un se glisser à ses côtés et mettre son bras sous le sien.

-Je t’aide à marcher?
-Merci, fit Kara avec un sourire à son maître.

Le maître de Kara reconduit celle-ci à la chambre de l’homme et l’a laissa seule. Kara s’approcha d’Armidir et s’assit sur le bout de lit qu’il restait à côté de lui et lui prit la main.

-Hey! Je ne sais pas si tu m’entends, mais je voulais te dire. Ne tarde pas trop. J’ai encore besoin de toi.
Épuisée par sa marche matinale, elle se leva et alla se reposer dans sa chambre, préférant ainsi laisser reposer tranquillement Armidir.

Le lendemain, Kara alla rejoindre le terrain d’entraînement où l’attendait le jeune moine. Pour ne rien laisser paraître qu’elle était encore faible et avait encore des difficultés à tenir debout, elle se tint droite et garda un air indéchiffrable. Beaucoup de moines étaient présent, dont le maître de Kara. Certains avaient l’air inquiets, tandis que d’autres semblaient attendre avec impatience le moment où Kara donnerait une bonne leçon au jeune moine. Kara avait eu une très bonne réputation et tous savaient à quels points elle était forte. Mais cela ne semblait pas arrêter le jeune homme pour autant.

Elle arriva enfin sur le plancher et s’inclina très légèrement devant son adversaire. Le moine lui lança alors un bâton de bois qu’elle attrapa en pleins vol et il l’attaqua aussitôt. Les bâtons se frappaient et tournoyaient. Kara réussissait bien à maintenir à distance le jeune homme, mais elle éprouvait quelque difficulté à garder le rythme à laquelle il l’attaquait. Puis, le moine réussit à l’a touché. Plusieurs fois sur le côté et dans le dos. Mais le coup qui fit le plus mal fut celui donné à sa blessure, près de son cœur. Il l’attaqua plusieurs fois à cette même place, et déséquilibrée, Kara échappa son bâton et tomba sur le dos. Elle tint sa blessure, une horrible douleur l’a déchirant. Son souffle s’accéléra et elle recula sous la menace du bâton brandit par le jeune moine. Celui-ci sourit de toutes ses dents et leva ses mains vers le ciel en criant :

-Alors qui est le meilleur hein? N’ais-je pas prouvé en vainquant votre meilleur champion que je suis le plus fort?

-Ahahahah!

Désarçonné, le moine se retourna et regarda avec perplexité la jeune femme dont les yeux étaient devenus aussi rouge que sa blessure rouverte au torse. Phoenix sourit et se releva sans peine. Elle marcha vers son bâton tout en parlant :

-Crois-tu vraiment m’avoir vaincus mon chou? Ahahah! Tout ce que tu as réussit à faire c’est de me mettre encore plus en colère que je ne l’étais. Ta plus grande erreur a été de croire que tu pouvais me vaincre.
Phoenix ramassa le bâton jeté à terre et le brisa en deux. Elle eut ensuite un rictus en coin et dit seulement :

-À mon tour maintenant.

Alors là Phoenix attaqua. Le jeune moine, d’abord stupéfait de ce changement si soudain, se figea, mais il se ressaisît rapidement et para la première attaqua. Puis ce fut à son tour de ne plus être capable de suivre le rythme. Phoenix attaqua si vite qu’il ne vit pas les coups venir. D’abord, Phoenix couru pour le rejoindre et se déplaça souplement derrière sa victime pour le frapper avec force de deux coups bien placer dans le dos. Elle évita un coup du moine qui s’était retournée et réussit à lui faire échapper son bâton. Elle se courba ensuite et lui fit une jambette. Elle lança son premier bâton qui se figea dans le sol et se dirigea en grand pas vers le moine, le pris par le collet et le souleva de terre d’une seule main. Elle allait le transpercer à l’aide de son bâton quand la voie de son maître l’arrêta juste quand son bâton ne fut plus qu’à quelque centimètre de toucher son but.

-KARA!!!

Le combat entre Kara et le moine avait duré quelque minutes, mais celui de Phoenix seulement quelque seconde. Phoenix respirait fort et elle sentait bien la peur apparente du jeune moine qui avait des yeux aussi grand que des soucoupes rivés sur elle. La sueur perlait sur son front et sa plaie n’arrêtait pas de saigner. Elle inspira profondément et laissa tomber son bâton et le moine avec, qui atterrit avec rudesse sur le sol. Ses yeux redevinrent noirs progressivement et elle tomba à son tour au sol. Même assise, elle sentit sa vision se brouiller et ses oreilles commencés à bourdonner. Elle sentit alors qu’on l’a soulevait du sol et elle se laissait transporter, sentant qu’elle allait bientôt sombrer.

***

Le maître de Kara avait arrêté le combat à temps. Plus que quelque seconde encore et Phoenix aurait transpercé Mounis à la poitrine, lui causant la mort. Il avait ensuite ordonné à un autre moine de transporter la jeune femme dans sa chambre pour pouvoir penser sa blessure. Tout le monde avait quittés le terrain et le maître restait de marbre face à son élève. Mounis s’était relevé et essuyait le sang qui coulait d’entre ses lèvres. Il avait reçut une bonne raclé et ne c’était pas douter que le combat prendrait une tournure aussi élaboré.

-J’aurais pu la battre.

-Es-tu devenu aveugle? Si je n’avais pas arrêté le combat, elle t’aurait tué. Je t’ais dit de te méfier, mais tu ne m’as pas écouté. Voilà où ta mené ton arrogance.

-Une femme ne devrait pas être capable de se battre ainsi. Ni d’être capable de soulever un homme d’une seule main. Que me cachez-vous?
-Tu connais tes légendes, à toi de découvrir. Tu ne deviendras pas un moine accomplis si tu n’écoutes pas. Ne jamais juger un ennemi par son physique est la première règle que l’on enseigne. Tire une leçon de ce qui vient de se passer et peut-être que je continuerais à t’aider. Mais si tu persiste à agir de la sorte, nous devrons te renvoyer.

La voie du maître n’était plus aussi calme qu’à l’habitude. Il avait dit sa dernière tirade avec un mélange de déception et de colère. Avant de disparaître, son maître lâcha d’une voie étonnamment sage :

-Vous avez plus en commun que tu ne le penses…Et tu pourrais en apprendre beaucoup d’elle si tu le voulais.
D’un côté, Mounis savait ce que lui avait dit son maître était juste. Mais il n’arrivait pas à se défaire de cette partie de lui qui lui disait de continuer dans cette voie. Savoir qu’il avait faillit mourir l’avait mit très en colère. Mais une part de lui disait aussi <stop>. Il devait se contrôler à arrêter d’agir comme un enfant. Mais le pouvait-il? Il avait été élevé par les assassins de sa famille, vendu comme esclave pour finir à la rue. Et on lui avait appris à mépriser et non à respecter. Comment pourrait-il continuer? Frustré par tout ce que lui infligeait sa conscience, Mounis partit dans la forêt pour réfléchir et ne revint qu’à la nuit tombé pour aller dormir et encore réfléchir. Ce fut seulement le lendemain, lorsqu’il fut décidé, qu’il se glissa dans la chambre de Kara.


Kara était endormie lorsqu’elle sentit la présence de quelqu’un. Elle ouvrit les yeux et vit le jeune moine assit sur une chaise, dans le coin de la pièce. Elle se laissa retomber sur son lit, morte de fatigue et lâcha d’une voie roque :

-Tu es venue m’assassiner dans mon sommeil!?

-Ce ne serait alors pas loyal.

-Qui parle de loyauté ici? N’est-ce pas loyal de combattre une femme blessée?

-Vous êtes venue vous battre quand même!

-Je…, à cours de mot Kara se tut et décida de s’assoir sur son lit.

Voyant que Kara s’assit, le jeune homme se leva et l’aida en relevant son oreiller. Kara le lorgna d’un regard curieux et interrogateur. Mais que faisait-il?

-Je….Je ne comprends pas encore ce monde. Je suis âgé, mais je suis encore novice. J’ai un passé très lourd et je…

Ce fut au tour de Mounis d’être à cours de mots. Il n’avait jamais parlé aussi ouvertement à quelqu’un depuis longtemps, il n’avait enfin même jamais parlé à personne de ce qui le rongeait à l’intérieur. Kara voyait bien sa peine et le comprenait. En fait, il était comme elle, mais à l’opposé. Comme si le caractère qui ressortait le plus du jeune homme était le caractère de Phoenix, qui lui était caché. Et que son caractère à elle était caché en lui. Ce jeune homme était très intriguant pour Kara. Il était fougueux, arrogant et se donnait des airs supérieurs, mais derrière cette façade ce cachait un gentil et honnête homme.

-Quel est ton nom?

-Mounis.

Quoi? Mounis? Non.. J’y crois pas. Quel nom affreux pour un homme si…

Kara l’ignora et mit un terme très vite à la penser de Phoenix. Pendant qu’elle discutait avec Phoenix, elle continua à regarder Mounis, se demandant si elle pouvait lui faire confiance ou non.

Hey! Pourquoi es-tu si gentille avec lui? Il a voulu nous humilier!

Tu sais bien qu’il s’est humilié lui-même.

Mais quand même.

-Je suis Kara.

Un silence gênant s’installa jusqu’à ce qu’un des deux rouvre la discussion.

-Mais que veux-tu?

-Je..me…demandais…si….eh..bien…J’ai encore beaucoup à apprendre et…j’ai bien réfléchis à l’importance de l’avenir et de ce je dois faire. Si je continu dans la voie où je suis, je n’arriverais à rien. Alors je dois me prendre en main et allez jusqu’au bout. Mon maître m’a beaucoup parlé de vous. Vous êtes un peu comme une fille pour lui. Un jour, il m’a expliqué que nous sommes le meilleur des maîtres et que la meilleure personne pour nous enseigner c’est nous. Je ne sais pas si j’ai bien compris, mais je vois que vous me comprenez bien et que vous pourriez m’enseigner. Devenez mon maître.

Kara réfléchis. Cette phrase sortait bien de la bouche de son maître. Mounis l’avait déformé, mais cela y ressemblait. En sommes, la meilleure façon d’apprendre pour un homme tel que lui était d’apprendre d’une personne pareille à lui. Une personne qui serait à même de le comprendre et de comprendre ce qu’il avait vécu. Kara le comprenait. Elle sentit soudain le besoin d’accepter.

-J’accepte. J’accepte de t’enseigner et de te léguer mes savoirs et connaissances, mais à une condition.
Peut importe la raison, si tu ne respectes pas mes règles et que tu ne fais pas ce que je te dirais de faire, ce sera finis et tu devras te trouver un autre maître. Je…je ne sais pas quand mon compagnon se réveillera, mais tu dois promettre que s’il se réveille et que je doive partir, tu dois accepter ma décision.

Mounis, aussi sérieux que le maître de Kara pouvait l’être, frappa dans sa main et inclina la tête :

-Je le promets.

***

Armidir et Armidir travaillèrent dans la forêt pendant des jours. Curieusement, ils semblaient mieux s'entendre qu'avant. L'inconnu qui avait fait face a Armidir il y a de cela quelques mois n'avais plus rien d'étranger. C'était chez lui. De plus, Armidir en avait profité pour se renseigner sur les lieux. Il avait ainsi appris que les arbres qui brûlaient était en fait la représentation de son corps. Chaque arbre avaitsa signification. Ainsi, si Armidir se cassait un bras, un ou plusieurs arbres s'en retrouverais cassé. Un soir, Armidir et Armidir discutaient autour d'un feu.

-Alors... qu'est-ce qui nous reste a brûler?

-Ben ya une partie de la forêt au sud et je crois que le reste se trouve a l'est

-Combien d'hectares a l'est

-À peu près 10

Un silence s'installa. Ils cherchaient tout deux un peu quoi dire.

-Dit. Que représente le ciel?

-Le ciel? Rien je suppose.

-Rien? ben alors pourquoi il est là

-Je n'en sais rien.

Les deux fixaient maintenant le ciel étoilé.

-Moi, voir les étoiles ainsi, sa me fait rêver.

-Mhm

- D'ailleurs... n'as tu pas un rêve?

-Un rêve? je n'ai pas le temps de penser à sa!

- Tu n'as pas le temps? Prend le. Tu le mérite.

Un court instant, Armidir détacha ses yeux de son compagnon pour revoir les étoiles.

-Je suppose que vivre mieux que toujours camper à la belle étoile serait bien. Toi? tu en as un rêve?

-Ouais. Je veux vivre en paix. Hors des combats et de toutes les perturbations. Je veux pouvoir Aimer Kara comme elle le mérite, Fonder une famille peut-être. Je sais tout de même que je ne peux abandonner l'avanture maintenant que j'y ai gouté.

-Effectivement.

Les deux hommes parlèrent un instant puis allèrent dormir.

L'idée trotta dans la tête a Armidir un bon bout de temps.

Au bout de quelques mois , ils eurent terminé. Chaque arbre brûlait a nouveau. Ils se retrouvèrent donc a nouveau au piédestal. Armidir prit la même postition qu'avant mais avant de monter, Armidir se retourna vers son compagnon.

-Tâche de ne pas trop te relâcher quand je ne serai pas là.

-Ne t'inquiète pas. répondit-il d'un ton complice

Armidir monta, ferma les yeux puis avant de disparaitre, en ouvrit un et dit

-Tu ira voir vers là-bas, dit-il

Puis il disparut.

Armidir le regarda partir. «Pourquoi donc?» Il se dirigea donc vers l'endroit indiqué. Il y trouva une cabane en bois rond.

-Idiot... Dit-il avec une larme qui lui coulait sur la joue,

***

Armidir se redressa d'un coups dans la couchette qu'on lui avait fournis. Il était d'ailleurs habillé d'un genre de kimono bleu marin. Ses membres et son énergie semblait revenus totalement. Sauf évidemment une partie de son petit orteil.

-Bonne journée Armidir. dit-il muni d'un sourire en coin

Trois jours étaient passés. Kara venait à peine de sortir de son lit qu’elle commençait déjà la formation de Mounis. Pendant qu’elle se reposait, elle avait parlé à son maître et il semblait ravi à l’idée que Kara entraîne son jeune élève rebelle. Elle avait encore mal à sa blessure, mais elle avait assez retrouvé d’énergie pour se lever.
Les premiers jours furent faciles, car Kara revit avec Mounis ce qu’il avait appris auprès de leur maître. Dans un entraînement il y avait 3 étapes. L’art du combat, l’art de la méditation et l’art de la magie. Kara comprit rapidement que Mounis maîtrisait assez aisément la première étape, hors, la première semaine passée, elle commença avec lui l’art de méditer. C’est là que la tâche devint plus ardue. Chaque fois qu’il s’assoyait et prenait une grande inspiration, le jeune moine n’arrivait pas à tenir en place. Un matin, lorsque le soleil n’était pas encore monté dans le ciel, Kara décida de l’emmener dans son endroit secret.
Ils suivirent un sentier dans la forêt et marchèrent pendant un bon moment.

-Lorsque j’étais petite, j’allais souvent là-bas. La terre y est si calme et douce. Elle me procurait un bien-être si intense, qu’on aurait dit que la magie y régnait.

-Et pourquoi m’emmenez-là?

-Tu n’arrive pas à méditer parce que tu es trop agiter à l’intérieur comme à l’extérieur. Tu dois apprendre à faire la paix avec toi-même. Et cet endroit va nous permettre de mieux y arriver.

Après une heure de marche, ils atteignirent enfin l’endroit dont Kara parlait. Ils aboutirent sur une petite clairière, située près d’une grande mare d’eau salée d’où une chute d’eau tombait en cascade. Kara alla s’assoir près du saule pleureur, installé le plus éloigner de l’eau possible, puis invita Mounis à la rejoindre. Le jeune homme s’installa devant la femme, un peu mal à l’aise. Celle-ci ramena ses jambes en indien et mit ses mains ensemble. Elle inspira profondément, imité de Mounis, mais ne ferma pas ses yeux. Elle observa d’abord le moine, qui lui, les avaient fermés et murmura :

-Laisse toi guider Mounis. Oublie le présent, oublie les bruits qui t’entoure. N’entend que ma voie et le son de l’eau. Laisse-toi bercer….. Qu’est-ce qui t’effraie le plus?
Soudain, des sueurs froides envahirent le front de Mounis et tout son corps commença à trembler. Kara prit alors ses mains dans les siennes et l’encouragea.

-Tu n’es pas seul Mounis. Tu dois affronter ce qui te ronge.

Kara ferma ses yeux à son tour et inspira. Grâce à la magie qui régnait en le lieu, elle put entrer en contact avec l’esprit de Mounis et s’enfouit dans ses souvenirs avec lui. Sous ses yeux se déroula alors un spectacle auquel elle n’aurait jamais voulu voir. De grands hommes armés de hache attaquaient un village. Le feu avait pris partout, des femmes se faisaient violer sur place, des hommes essayaient vainement de repousser l’ennemi et des enfants hurlaient en courant dans tous les sens. Kara rejoignit le Mounis d’aujourd’hui, qui avançait lentement entre les décombres et les cris de terreur. Il s’avança vers une ferme où un guerrier tentait d’agresser une jeune femme et où un petit garçon, qui semblait avoir 10ans, au visage immaculé de sang essayait de l’empêcher de toucher à sa mère. La femme hurlait et se débattait du mieux qu’elle pouvait, mais l’homme assit sur elle faisait deux fois sa taille et sa force. Le Mounis d’aujourd’hui s’arrêta net devant la scène en serrant les poings. Kara resta à deux pas derrière lui. Juste en le voyant de dos, on pouvait sentir la terrible colère et le désarroi qui le brûlait. On vit alors le petit garçon se cogner durement la tête au sol et sombrer dans le néant. L’image se brouilla quelque seconde, puis elle revint sur un désert. Plus rien ne restait. Les maisons avaient tous brûlés, les cadavres abandonnés sur place. Le jeune Mounis poussa un corps sous lequel il était coincé et se traîna péniblement vers le corps de sa mère. Il l’appela, cria, mais rien ne lui répondit en retour…

L’image se changea et ils se retrouvèrent dans une forêt. Les épaules de Mounis tremblaient et Kara voyait qu’il pleurait, mais tentait en vain de le cacher. Kara s’installa derrière lui et posa sa main sur son épaule.

-Ne laisse pas ce passé te consumer. Prend cette douleur et transforme-la. Devient plus fort avec elle. Ne la laissa pas te détruire.

Elle se retourna et avança à travers les arbres pour disparaître ensuite dans un nuage de fumé. Mounis tomba sur ses genoux et laissa ses larmes tomber. Il les avait retenus trop longtemps et devait s’en libérer. Puis, il s’essuya les yeux du revers des mains et se releva. Il tomba alors nez à nez avec une version de lui miniature. Le petit Mounis lui sourit et partit en courant à travers la forêt en disparaissant aussi vite qu’il était apparut. Mounis sourit aussi à son tour. C’était la preuve qu’un partie de lui avait réussit à guérir. Il savait que ça prendrait un peu plus de temps, mais au moins il avait franchie une étape.

Kara s’était laissé allez contre l’arbre et reposait ses yeux. Le soleil s’était levé et sa hauteur dans le ciel confirmait qu’il devait être l’après-midi. Le passé de Mounis l’avait déstabilisé. Il était si jeune quand ce massacre s’était déroulé. Maintenant, son corps s’était calmé et il semblait plus en paix. Kara l’avait un peu aidé, mais elle savait que sa plaie resterait toujours ouverte. Comme la sienne, à la mort de sa mère. Elle avait bien vue à l’attitude de Mounis que ce qu’il désirait le plus s’était de se venger. Kara ne pouvait pas le blâmer, puisque c’était exactement ce qu’elle avait fait. Mounis ouvrit enfin les yeux. Kara se redressa et lui parla sérieusement.

-Tu as franchie une étape, mais pour arriver jusqu’à l’autre, ce sera plus compliqué. Il ni a pas que la mort de ta mère qui te ronge. Il y a ta vengeance. Tu dois te dire que tu es seul au monde et que personne ne te comprend, mais moi si. Tu ne peux pas avoir pour but la vengeance dans ta vie.
Mounis se leva, l’air plus du tout en paix et cria :

-Si vous comprenez ce que j’ai vécu, alors vous devriez comprendre que je veuille me venger. Vous devriez le savoir non? Je ne peux pas rester sans rien faire. Les laissez vivre leur vie comme si de rien n’était.

-Ne t’ais-tu pas déjà demandé ce qui arriverait ensuite? Quand tu auras exercé ta vengeance, que vas-tu faire? Le prochain niveau est l’art de la magie. J’ai vue en toi une grande puissance et tu serais à même de devenir un très grand guerrier. Mais pour atteindre ce niveau, tu ne dois plus avoir autant de colère en toi.
-Mais si j’atteins assez de cette puissance, je pourrais enfin les vaincre et…
Kara se leva à sa tour et s’approcha de lui, l’air réprobateur.

-La magie ne doit pas servir à faire le mal. Tu peux l’utiliser pour te défendre, mais pas pour attaquer. Jamais.

Mounis, un air de défis, s’approcha d’avantage d’elle. Kara, aucunement impressionnée, se laissa approcher sans broncher.

-La vengeance ne mène à rien. Ça ne ramènera pas ta mère.

Soudain pris d’un élan de colère, Mounis serra le point et alla pour frapper Kara, mais celle-ci agit plus vite et prit son point entre ses deux mains et commença à le plier. Les traits du jeune moine se crispèrent de douleur et il tomba à genoux, haletant. Un sourire malicieux apparut sur les lèvres de la jeune femme dont les yeux étaient devenue aussi hardent que la couleur du sang.

-Ah! Tu crois encore pouvoir me battre. Tu n’es qu’un sale gamin qui ne pense qu’à lui-même.
Elle le relâcha et alla se rassoir sous l’arbre, les mains derrière la tête, une jambe par-dessus l’autre. Mounis se releva en se frottant le poignet de douleur.

-Une double personnalité. Intéressant. Je présume que c’est vous que j’ai combattus. Quand je vais avoir de la puissance, je vais pouvoir vous vaincre.
-Pitoyable! Pour un loup-garou, il est normal de combattre sous le contrôle de la colère, car c’est ce qui me donne plus de puissance. Mais à quoi cela servirait-il à toi? Tu n’es qu’un vulgaire apprenti moine qui possède de la magie. Tu sais ce qui arriverait si tu utiliserais ta magie du mauvais sens? Tu pourrais devenir comme moi. Te transformer en quelque chose que tu ne veux pas être. Et comme je déteste la compétition, tu devras te contenter de faire le bien.
-Ah! Et je suppose que votre compagnon aimerait ça!
La visage de Phoenix se crispa.

-CE N’EST PAS MON COMPAGNON. C’est celui de Kara. Mais je suis maintenant obligé de vivre avec. Puisque…

Pendant qu’elle avait parlé, le moine en avait profité pour s’approcher et embrassa la jeune femme, déstabilisé. Phoenix ne laissa pas le baiser durer plus longtemps. Elle poussa violement Mounis sur le sol, mais celui-ci se releva un sourire triomphant aux lèvres.

-Peut-être qu’un peu d’eau froide te rafraîchirait les idées.
Elle s’approcha de lui et lui balança un coup de pied au torse qui l’envoya plongé dans la mer. Lorsque sa tête ressortit, Phoenix lui hurla :

-Je le déteste peut-être. Et peut-être que je voudrais faire en sorte qu’il se sépare ou quelque chose du genre et la faisant tromper son chéri, mais rien de moi l’idée de gâcher le bonheur qu’elle a enfin trouvé. Si tu refais encore la même erreur, je peux te jurer que tu me supplieras à genoux d’arrêter tellement la douleur sera insupportable.


Un mois après l’incident, Kara avait arrêté d’entraîner Mounis. Étant donné qu’elle n’avait aucune compétence en matière de magie, elle laissa son maître continuer la formation du jeune homme. Mais plus les journées passaient, plus elle se sentait mal. Pendant toute les journées, Kara avait des vertiges et la nausée. Elle ne savait comment l’expliquer, mais ne s’en préoccupa pas encore. Elle passa son temps à soit lire, méditer, allez voir Armidir et prenait même des nouvelles de la formation de Mounis. Elle apprit même avec étonnement qu’il continuait de progresser. Il semblait même être devenu plus sage et avoir pris plus de muscles.

Deux mois passés, la tension entre eux d’eux s’était estompés et Kara avait réussit à maintenir un lien d’amitié stable. Ils étaient maintenant devenus si proche qu’on aurait dit un frère et une sœur. Tout était redevenu comme avant. Excepté une chose. Il manquait Armidir. Plus les jours passaient, plus Kara redoutait le pire. Allait-il vraiment se réveiller?
La première étape de l’entraînement de Mounis s’annonça et comme épreuve finale il affronta son maître, qu’il réussit à vaincre, sous l’étonnement général. Mais comme Kara lui avait enseignée aussi, elle dut combattre à son tour. Le combat avait été très égal, et personne ne sut qui gagna à la fin, car en plein milieu, Kara se sentit défaillir et tomba dans l’inconscience. Lorsqu’elle se réveilla, elle était étendue au milieu de l’areine et tous la regardait d’un regard inquiet, sauf son maître et Mounis.

-Petite cachotière. Quand est-ce que tu comptais nous l’annoncer?
Kara le regarda interloqué.

-De quoi parles-tu?
Son maître devança Mounis qui n’avait pas encore compris la situation.

-Kara, tu attends un enfant.
-QUOI?

Kara s’était souvenue de son songe, mais jamais elle n’aurait pensé qu’il allait devenir réel. Elle allait être mère! Kara! Cela expliquait peut-être l’attitude plus protecteur de Phoenix envers elle. La nouvelle l’enthousiasma, mais l’attrista à la fois, car une soudaine peur l’a pris. Et si Armidir ne se réveillait pas? Et s’il restait dans l’inconscience pour toujours? Mais Kara s’obligea à penser à autre chose, pour ne pas qu’il arrive quelque chose à l’enfant. Les premiers mois étant les plus dangereux. Rien ne devait la perturbé. Mais cela n’allait pas duré, tout comme son bonheur…

Sans que personne ne le sache, étant un temple éloigné des villes, les villages voisins se faisaient attaquer par de terribles guerriers, pillant les terres des autres peuples par plaisir et par désir d’agrandir leur territoire. Malheureusement, ils entendirent parler du temple des moines et s’y rendirent. Une bataille allait commencer, quelques jours à peine avant qu’Armidir se réveille. Le soleil venait à peine de se lever que des cris de guerre se faisaient entendre au loin. Par chance, quelques moines réussirent à voir l’attaque avant qu’elle n’arrive et ils se préparèrent. Kara, n’étant pas de nature à rester en arrière, prit elle aussi les armes et attendit avec les autres moines, au côté de Mounis.

-Ne t’a-t-on pas dit de rester tranquille?
-Tu me connais pourtant.
Ils rirent tous deux et lorsque l’ennemis arriva enfin aux portes, elle sentit son compagnon se crisper. Les hommes à l’allure barbare et sanguinaire qui venait de franchir les portes ressemblaient étrangement à ceux du passé de Mounis. Kara sortit son épée et avant qu’ils n’attaquent, Kara dit à Mounis :

-Reste concentré!

Puis les coups d’épées s’emmêlèrent dans la confusion et les effusions de sangs. Les guerriers étaient tous grands et costauds, alors ils pouvaient aisément utilisés leurs agilités et leurs souplesses à leurs avantages, mais la force qu’ils avaient égalaient celle de Kara, ce qui était très inquiétant. Les moines avaient l’avantage du nombre et du pouvoir, puisqu’ils pouvaient utiliser leurs magies et malgré la difficulté qu’un guerrier pouvait avoir, les moines se mettaient toujours à deux contre un. Kara tuait un par un, mais elle n’était pas comme d’habitude. Ses forces avaient diminués et elle était moins rapide. Elle réussit à tenir bon, jusqu’à ce qu’un guerrier réussisse à lui faire échapper son épée. Il lui donna un coup de poing au visage et la retint par les cheveux. Étourdie et déstabilisée, Kara ne put qu’agripper la main du géant, sans pouvoir toutefois lui faire perdre sa prise. Plus loin, la rage maintenait une emprise sur Mounis qui tuait et égorgeait sans pitié ses assaillants. Mais lorsqu’il leva la tête et vit Kara en difficulté, il s’empressa d’aller vers elle, poussant tous ce qui se trouvait sur son passage. Le géant leva Kara jusqu’à ce que ne puisse plus toucher terre et allait la lui tranché, mais une lame perfora son abdomen et il tomba dans une marre de sang. Mounis tandis sa main à Kara, qui se releva et empoignant son épée. Elle n’eut le temps que de se retourner pour faire face à l’ennemi quand une lame transperça sa chair. Kara eut d’abord le souffle coupé et tourna le regard vers sa blessure qui saigne abondamment. Habituellement, la plaie aurait dut se refermer, mais elle restait encore ouverte et n’arrêtait pas de saigner. N’ayant plus aucune force, tomba à genoux et sentit la présence de quelqu’un dans son dos qui l’a retint.

-NON!!

L’épée de Mounis s’embrasa d’un coup et il retourna au combat, après s’être assuré que Kara pouvait s’en sortir. La jeune femme agrippa sa blessure pour empêcher le sang de coulé de son ventre.

Ce n’est qu’un horrible cauchemar. Je vais me réveillé.
Je suis désolé.

Phoenix n’eut pas le temps de terminer sa phrase que des larmes de colère coulèrent sur les joues de Kara. Ses yeux avaient perdus toute vie et expression. Kara hurla, un hurlement qui se changea en un cri de loup, puis déchaîna sa colère sur tout ce qui bougea. Sa rage beursek prit le dessus et Kara n’eut plus aucun contrôle sur ses mouvements. Il ne lui restait plus rien d’humain.
Que ce soit des moines ou des guerriers, le loup attaqua tout ce qui se dressait sur son passage. À la fin, quand plus rien ne bougea, le loup s’arrêta et regarda autour de lui. Il vit s’approcher quelque humains, mais leur grogna dessus d’une telle façon qu’ils reculèrent.

-Kara! Kara tu m’entends? C’est Mounis. Aller, tu es plus forte que ça.

Le loup le regarda et sortit les crocs. Il allait l’attaquer, mais il sentit que des hommes s’enfuyaient dans par la forêt. Alors, il se retourna et partit à leurs poursuites. La forêt étant son domaine, il réussit à tous les exterminer jusqu’au levé du jour, puis il alla se terrer près des chutes. Il se coucha près de l’arbre, caché derrière ses longues tiges feuillues, et lécha sa blessure au ventre qui s’était enfin refermer. Le loup était si tâché de sang qu’il était difficile de voir qu’il était blanc. Même ses yeux n’avaient plus rien de réels. Le noir était si profond qu’on ne pouvait plus distinguer la pupille. À l’intérieur, Kara était brisé. Elle venait à peine de toucher à nouveau petit bonheur qu’on le lui arrachait déjà. Elle n’avait plus la force de se battre. Même Phoenix ne réussissait à lui faire entendre raison. Son instinct avait pris le plein de contrôle et elle n’essaierait pas de le reprendre. Le loup ferma les paupières et se reposa quelques heures le temps de retrouver des forces avant de repartir, car il savait qu’il lui restait des hommes à tuer...

Armidir se leva, le sourire aux lèvres. Il ignorait combien de temps il avait resté dans l'inconscience mais il ne pensait pas que sa pouvait être si long. Aussi, il était fier de son cadeau a Armidir . Il ouvra la porte et tomba sous le choc. Partout, les moines étaient ensanglantés, tout recouverts de bandages. On entendait des cris de tristesse, de douleur et tout les autres. C'était une véritable scène d'horreur. C'était comme si une grande guerre venait de les opposer eux a tout le reste des Terres d'Izildor. Armidir s'approcha en courant d'un moine qui ne semblait pas blessé. Il l'apostropha

-Hey, dit-moi. As tu vu une jeune fille nommée Kara.

À la seule prononciation de ce nom , les yeux du jeune homme se levèrent, emplis de rage et de tristesse, ce qui prit Armidir par surprise. Le jeune homme était svelte et portait un kimono bleu marin. Il avait les cheveux noirs et un peu long. Ses yeux se remplirent de larmes et il se repencha sans dire un mot. Armidir se mit à avoir peur

-Qui as-t'il?

-Kara est partie. dit-il d'une voix braillarde.

-Partie?

Cette fois, il perdit patience. Il attrapa Armidir par le collet et le souleva du sol

-OUI PARTIE! ELLE S'EST TRANSFORMÉ ET EST PARTIE AU LOIN. TU L'AS PERDU IDIOT.

Armidir cessa de bouger, de respirer et il lui sembla même que son coeur arrêta de battre. Partie?

L'homme dragon tomba a genoux. Partie?

Un homme qui semblait plus vieux vint en courant rejoindre Armidir et le jeune homme aux cheveux noirs.

-Mounis! Calme-toi!

-JAMAIS! SI CET ENFOIRÉ C'ÉTAIT RÉVEILLÉ PLUS TÔT, IL AURAIT PU LA PROTÉGER! L’EMPÊCHER DE PARTIR!

...Partie?

***

Armidir était a nouveau couché dans un lit. Il avait réussit a quelque peu reprendre le contrôle. L'homme plus vieux l'avait suivi dans sa chambre et lui avait parlé de la bataille et de sa finale inattendue. Armidir se sentait impuissant. Ce que ce Mounis avait dt était vrai. Si il avait pu se lever plus tôt, il aurait pu la sauver. Et encore, le vieil homme ne lui avait même pas mentionné le bébé. Armidir ne savait quoi faire. Il était couché la et il lui semblait que plus rien n'avait d'importance.

-Vous semblez guéris de vos douleurs. C'est déjà sa de fait.

Il aurait voulu lui répondre: ON S'EN FOUT DE MOI mais aucun son ne pouvait franchir sa gorge. Elle était nouée et ne se débloquerait pas avant un bout.

Au bout de quelques minutes, le vieil homme partit en soulignant qu'il reviendrait. Mais Armidir s'en foutait. Il voulait revoir Kara. La ramener.

Plusieurs minutes plus tard, il était toujours couché mais cette fois, sa main farfouillant machinalement dans le sac a dos qui se trouvait sur le côté du lit. C'est alors qu'il mit la main sur un objet rond en bois. Automatiquement, sa main s'arrêta et examina l'objet. La flûte. Il se leva, la flûte toujours en main, et traversa la salle principale pour sortir dehors. Il vit le champs de bataille. L'herbe rouge tachée de sang, les débris d'armes, etc. Il s'assit sur le côté et se mit a jouer de la flûte. Il jouait l'hymne de sa famille. C'était la même chanson qu'il avait joué il y a de cela longtemps, la première fois qu'il avait remmené Kara à la normal à l'aide de l'instrument. Quelque part, il espérait que le loup ne soit pas biens loin et qu'il entende la mélodie. Mais il ne détecta rien. Ses sens étaient plutôt faibles en se moment mais il ne perçut tout de même rien. Il retourna dans sa chambre et se coucha dans son lit. L'oreiller se mouilla au contact de son visages étrangement baignée d'eau salée. Le vieil homme entra a nouveau mais il n'y porta pas attention.

-Monsieur...Armidir je crois? j'ai une dernière chose à vous annoncer. Kara était enceinte au moment de la bataille.

Armidir se figea a nouveau. Une sorte de relan d’espoir mais aussi de désespoir s'était prit de lui. Elle attendait un bébé. Il allait devenir père. Mais le deviendrait-Il? la bataille aurait-elle put... Non...

L'homme-dragon se leva du lit d'un bon, attrapa son sac et se dirigea vers la porte. Le vieil homme le suivit.

-Vous comptez aller la chercher n'est-ce pas?

-Vous comptez m'en empêcher?

-Non. Mais je vous avertis. Si vous la retrouvez, ne vous attendez pas à un accolade amicale. Ce n'est plus Kara.

Armidir se retourna brièvement vers l'homme et lui jeta un regard noir

-Kara est toujours Kara, peu importe son apparence je la sauverai. Coûte que coûte.

Puis il se retourna vers la forêt et partit.

Il marchait un peu au hasard. Il ne savait où commencer, mais il savait qu'il devait commencer quelque part. Il devait la trouver. Il devait la ramener. Il voulait voir son visage calme et doux. Il voulait l'enlacer, lui dire:«Je t'aime» et peut être même l'embrasser. Il suivait son instinct. Et son instinct ne le trompa pas...

Le soleil venait de se coucher quant le loup s’éveilla. Durant ces brèves heures de sommeil, il avait retrouvé son calme et avait disparue. Phoenix reprit enfin le contrôle du berserk, mais resta tout de même en sa forme animale. Elle jeta un œil où elle était et tenta de se remémorer la scène. Kara était sur le champ de bataille. Elle venait de se relevée d’un mauvais coup quand une épée l’avait transpercé. Puis elle avait perdu le contrôle. Elle avait détruit tout sur son passage et s’était enfuie. Phoenix s’assit dans l’herbe et laissa le vent jouer dans ses poils. Que faire maintenant?

Kara? Kara?

Mais aucune réponse ne vint. Phoenix pouvait ressentir sa présence, mais elle ne semblait plus être là. Kara avait disparu… La louve grogna de contentement et se leva. Aussi discrète qu’un fantôme, elle traversa la forêt et se dirigea vers le temple. Elle entendit de faibles voies, mais ne voyait personne. Elle marcha vers sa chambre et après s’être assuré qu’elle était vide, elle y pénétra. Phoenix changea alors de forme et se retrouva dans son ancienne peau. Elle changea ses vêtements imbibés de sang pour adopter sa tenue habituelle et prit ses effets avant de se diriger vers la porte, toujours discrète. Elle avança en passant à travers les maisons et lorsqu’elle atteint enfin la sortit, ses pas s’arrêtèrent nettes au son d’une voie.

-Où cours-tu ainsi Phoenix?

Phoenix se retourna pour faire face à son ancien maître.

-Je pars. Il faut bien que je profite de ma liberté.

-Cette enveloppe ne t’appartient pas.

-Et bla! Bla! Bla! Kara est brisée, alors elle a préférée disparaître. Faut bien que quelqu’un soit là!

-J’ai dit que cette enveloppe ne t’appartenais pas, non que ce corps n’était pas le tiens aussi. L’enfant que Kara attendait était aussi le tiens.

Phoenix serra alors les poings. Ses yeux s’emplirent de larmes, mais qu’elle empêcha de laisser tomber. Elle dirigea alors sa colère sur le maître.

-Que voulez-vous que j’y fasse? Que je nous laisse mourir? Nous avons perdue quelque chose ensemble, mais nous ne sommes pas pareille pour autant. Je suis forte et Kara est faible. J’agis selon mes propres principes. Guidés par la colère et la vengeance.

-Tu sais pourtant ce qui s’est passé la dernière fois…

-Je sais. Mais Kara n’est plus là! Alors tout ce que je peux faire c’est de détruire ceux qui ont détruit notre bonheur!

-Et que fais-tu d’Armidir?

-Pff! Qu’est-ce que j’en ai à faire de lui. Où il était? Il était ENCORE dans le coma parce que cet imbécile n’est pas capable de contrôler sa
puissance.

-Il s’est réveillé et est à la recherche de Kara.

-Qu’il l’a cherche alors! S’il l’a trouve, qu’il me fasse signe!

À ses mots, Phoenix tourna le dos à son maître et partit dans la forêt et se mit à courir à travers les arbres. Aussitôt avait-elle mis le pied dans la forêt qu’elle avait sentit la présence du vieillard. Elle l’ignora et tomba alors sur les restes du corps mit en morceau par le berserk. Elle changea alors de forme pour renifler le cadavre et réussit à s’en imprégner l’odeur. Elle utilisa ensuite son flair et suivit la piste du guerrier, qui l’a mènerait jusqu’à son ancien campement…


Phoenix courra toute la nuit et arriva à un petit village dès le que soleil pointa son nez. Elle avait repris forme humaine et observa les dommages causés par les guerriers. Des restes de maisons, des enfants pleurant et cherchant leurs parents, des terres brûlés et des cadavres furent tout ce qui restait du village. La jeune femme s’y promena, comme si cette scène ne l’affectait point. Puis, elle tomba par hasard sur une petite fille roulée en boule. Elle s’approcha d’elle pour l’aider, mais lorsque celle-ci leva ses yeux sur elle, elle prit la fuite. Phoenix se releva et continua son chemin. Elle passa devant une femme et lui demanda :

-Que s’est-il passé?

La femme l’a scruta du regard, mais finit par lui répondre.

-Des guerriers nous ont attaqués. Ils ont tout détruis. Puis ils sont repartis, comme si ce n’était que pour le plaisir. Nous avons essayés de nous défendre, mais ils étaient plus forts.

-Avez-vous d’autres informations pouvant m’aider à me conduire jusqu’à eux?

-Mais vous êtes folle!, s’écria la dame.

Manquant de patience, Phoenix lui glissa trois pièces d’or dans la main et mit sa main sur la garde de son épée. La femme glissa les pièces dans sa robe et pointa la direction par laquelle les deux différents groupes étaient partis. Un venait d’où elle arrivait, soit la forêt et l’autre partait vers le nord. Aussitôt dit, elle quitta la femme sans plus attendre dans la direction indiquer et parcouru encore quelque kilomètre avant de s’arrêter. Elle marchait tranquillement sur le bord du chemin quand elle fut attaquée par une bande de bandit.

-Tu n’iras nulle part ma jolie!

Phoenix sourit et dégaina son épée. Une minute plus tard, elle continuait sa route en laissant les corps de ses assaillants derrière elle, sans oublié d’avoir fouillé leurs poches avant de partir. Un peu plus tard, elle réussit à se trouver un cheval, qu’elle réussit par miracle à monter. Le lendemain, alors qu’elle longeait une forêt et s’approchait d’un village, elle entendit des cris. Au loin, elle vit des nuages de fumés noirs s’élevés dans le ciel, indiquant qu’un village prenait feu. Elle arriva au galop au portail de la ville et s’engagea dans le combat. Elle abandonna son cheval pour dégainer son épée et fonça sur les costauds guerriers. Grâce à sa vision, elle réussit à s’introduire dans la mêlé et à tuer les guerriers. Plus elle en tuait, plus sa rage au fond de son cœur grandissait et plus sa soif de sang devenait incontrôlable. Même les hommes du village, qui essayaient de défendre leur terre, étaient à la fois stupéfaits des prouesses de la jeune femme et à la fois effrayés. Malgré ses blessures, elle continua à se battre, se donnant le défi de continuer jusqu’à ce qu’il ni ait plus âme qui vivent. Même la lame qui transperça son épaule ne l’arrêta pas. À un moment, plus rien ne semblait bouger. Le souffle court, Phoenix jeta un regard circulaire au champ de bataille. Ils avaient réussit à tuer plus de la moitié des hommes, mais certains avaient réussit à s’enfuir. Ce qui était un problème. Phoenix sonda les corps inanimés et en trouva un encore vivant. Elle s’approcha de lui, mit une dague sous son menton et son genou sur sa poitrine pour bloquer toute résistance.

-Où se trouve votre chef?

-Ah! Ah! Ah!...Vous croyiez que je vais vous le dire. Vous me faite aucunement peur. Je vais mourir.

-Je peux m’arranger pour qu’elle soit longue et douloureuse. Vous me dites ce que je cherche et j’abrègerais vos souffrances.

-Près des côtes. Sur les falaises d’un grand océan.

Phoenix n’hésita pas et finit par lui trancher la gorge. Elle se releva et allait prendre cette direction quand une douleur l’a poignarda.

-Maudit soit cette blessure d’argent.

Sa vision se troubla et elle perdit connaissance…

Lorsqu’elle ouvrit les yeux, Phoenix était étendue dans un lit de fortune à même le sol. Son corps avait été lavé du sang, mais elle ne portait plus de vêtement. Seul un grand bandage blanc recouvrait tout son torse. Ses blessures avaient eu le temps de guérir et seule celle près de son cœur refusait encore de se refermer. Phoenix se leva en sursaut, mais une femme l’a repoussa gentiment sur sa couchette en lui assurant que tout allait bien.

-J’ai vue ce que vous avez fait. Vous étiez incroyable. Sans vous, nous n’aurions pu survivre.

-Je ne l’ais pas fait pour vous. J’avais mes propres affaires à régler avec eux.

La jeune fille qui regardait Phoenix d’un regard doux bleuté semblait avoir 10ans, sinon 12. Elle avait les cheveux couleur blé jusqu’à sa taille et ses vêtements étaient sales et noircies par la cendre.

-Dis. Tu ne voudrais pas me faire plaisir?

La jeune fille bougea de la tête vigoureusement en signe d’approbation, un petit souri aux lèvres.

-Je voudrais que tu me rapporte mes vêtements avec une carte qui me guiderait vers les côtes de Berlémor.

-Oui! Je vous les apporte tout de suite.

La jeune fille disparue et Phoenix put enfin respirer. Même si elle était gentille et mignonne avec elle, Phoenix avait bien sentie qu’elle avait peur aussi. Mais bon, elle ne voulait surtout pas s’attarder. La petite revient presque aussitôt avec ses vêtements et l’aida à les remettre. Phoenix avait peut-être de la difficulté à l’avouer, mais la douleur à son abdomen l’empêchait de bouger convenablement son bras. Un peu plus tard, alors qu’elle mangeait un petit repas que la jeune fille qui se prénommait Maelle lui avait préparé, un homme entra dans la tente pour s’assoir en face de Phoenix.

-Comment avez-vous fait?

-Une femme peut aussi bien manier l’épée qu’un homme!, dit-elle en finissant son verre remplis d’eau.

-Jamais je n’ais rien vue. Je ne jamais vue quelqu’un se battre avec autant de force et d’adresse. Ma fille m’a dit que vous aviez des conflits avec ses soldats. Et que vous vous apprêtez à partir vers les côtes. C’est là que se trouve leur village je présume. Et vous comptez faire quoi?

-Leur donner la leçon qu’il m’hérite.

-Écouter, je sais que je ne vous connais pas, mes moi et mes hommes sommes disposés…

-Non, vous ne viendrez pas, l’interrompit-elle. Il n’est question ici que de vengeance. Et je travail seule.

-Cela doit être long de voyager seul. Laissez-moi au moins…

Cette fois, Phoenix s’emporta.

-NON! VOUS AVEZ UNE FILLE À VOUS OCCUPEZ. VOUS NE FERIEZ QU’ÊTRE DANS MES PATTES. Phoenix respira un grand coup avant de poursuivre plus calmement. Merci de m’avoir soigné, mais maintenant je pars.

Elle se leva et se dirigea vers la porte de la tente où son cheval l’attendait à l’extérieur. Elle se mit en scelle et jeta un regard à Maelle, qui lui tendit ses reines.

-Voici la carte. Vous avez des provisions et je vous ai ajouté des bandages.

Phoenix ne put s’empêcher de lui sourire. Elle descendit de son cheval, lui glissa quelques pièces d’or et lui tendit une dague, orné de petits diamants.

-Cette dague est une des plus précieuses que je possède. Sauras-tu l’en prendre soin.

Les yeux de Maelle pétillèrent d'excitation devant l'objet. Elle le prit sans hésiter et le rangea à sa ceinture. Aussitôt fait, Phoenix se remit en scelle et envoya un dernier signe de la main à la petite fille avant de partir vers les côtes de Berlémor. Bien sûr, elle pouvait y allé en loup, cela lui prendrait moins de temps, mais elle se devait de garder des forces pour le prochain massacre qui allait s’ensuivre…

Armidir marchait tout droit. Ses pensées alternaient entre bébé et Kara. Il ne pensait a rien d'autre. Il suivait une piste imaginaire que son cerveau lui avait tracé. Il croyait que Kara l'attendrait de l'autre côté de ce chemin. Il en était persuadé en fait. Seulement, il ne voyait pas le bout de la route. Après une journée de marche, il s'arrêta et fit un petit campement de fortune comportant un feu faible, deux ou trois rochers pour s'asseoir et un petit tas de paille pour dormir. Ce ne serait pas de tout confort c'est sûr. Il fixait le feu intensément, perdu dans ses pensée, puis soudain, se sentit affreusement seul. Il n'avait pas l'habitude de monter un campement ainsi seul. Il était toujours avec Kara et ensembles ils préparaient le bivouac en faisant le feu, la tante et Kara partait chasser le souper. Cette fois, il n'y aurais pas de souper. Ni de déjeuner le lendemain non plus. Il était trop pressé. Il verrait si il ne pourrait pas se trouver des fruits dans la forêt en chemin mais se dit qu'il pouvait survivre malgré la fin. Il le ferait pour elle, ainsi que pour lui... Il eut une envie soudaine. Il voulait aller voir Armidir. Il se mit en indien sur sa roche puis se concentra, et se retrouva assez rapidement face a face avec son alter ego. Celui ci le dévisageait.

-Dit sa te tentait de me faire une cabane.

-Ne me dit pas que tu ne l'aime pas.

À ces mots, Armidir le dévisagea puis sourit de toutes ses dents

-Bien sûr que je l'aime!!

Ils rirent un bon coup et se dirigèrent vers la fameuse cabane pour se reposer et parler un peu

-Dit moi. Que crois tu qui lui est arrivé?

-À Kara?

-Oui

Armidir hésita un instant. il se demandait vraiment si elle pourrait avoir trépassé, ou s'être fait finalement complètement possédé par son autre personnalité. Seulement, il ne pouvait dire sa a son confrère.

- Je suis sûr qu'elle va bien. Tu la retrouvera.

-... Merci

Ils restèrent ainsi un moment puis Armidir finit par dire a son confrère qu'il devait y aller. Après tout, il devait bien dormir pour rattraper sa douce. Ainsi il disparut et ouvrit les yeux.

Ce qu'il ressentit à l’extérieur de son calme monde n'était pas de tout repos.

Une lame semblait avoir traversé son abdomen en entier, laissant paraître sur le bout des filons de sang qui coulent. Il eut un spasme de douleur et sentit un liquide chaud envahir sa bouche. Du sang? C'est alors qu'il sentit deux autres lames le traverser. Ses ennemis l'avait prit par surprise, probablement des bandits qui voulaient ses richesse. Ils étaient dans son dos alors il ne pouvait bouger pour les attaquer. Sa vue se troubla. Pouvait-il vraiment terminer sa course ici? qu'adviendrait-il de Kara et de son enfant? Il ne pouvait tout de même pas luter. Il sentait son corps faillir. Pendant un instant, il crut apercevoir Kara au loin, le ventre ballonné, qui pleurait. Il voulu se lever mais réalisa qu'il ne maîtrisait plus son corps. Il semblait flotter par dessus. C'est alors que les bandit la virent. Ils s’élancèrent vers elle en brandissant violemment leurs épée. Il tenta de les en empêcher mais son corps immatériel ne leur fit rien. Il crut alors que Phoenix arriverait mais rien. Les lames la transpercèrent. Une lui coupa l'épaule, l'autre vint se planter dans son coeur et l'Autre dans... SON VENTRE. Armidir sentit sa santé mentale défaillir. Il devenait fou. Kara saignait abondement, ses larmes n'arrêtaient point de couler mais ils étaient plus rouge que jamais. Un rouge écarlate. Elle s'écroula sur le sol. Armidir sentit son âme faire de même.

Il se réveilla en sursaut. Il se tenait encore sur le rocher mais il avait le dos qui touchait au sol ainsi qui sa tête. Il était tombé endormi. Son corps était recouvert de sueur. Il avait fait un horrible cauchemars.

Après avoir récupéré ses choses, il partit tout droit devant à nouveau. Il se remémora les mots d'Armidir

- Je suis sûr qu'elle va bien. Tu la retrouvera.

Armidir ferma les yeux a cette pensée. Oui. Il la retrouverait. Et lui aussi il le retrouverait. Le petit morceau de chair grandissant qui obsédait chacune de ses pensée et qui le faisait cauchemarder la nuit. Ce petit bonhomme qui portait en lui le mystère de deux races. Ce petit espoir.

Il lui sembla qu'une lumière lointaine se mit à éclairer la forêt. C'était l'orée du bois. Il déboucha donc sur une plage recouverte de galets. La mer était calme et percutait la côte avec un bruissement relaxant. Il croyait avoir déja vu cet endroit auparavant dans sa jeunesse. Les anciens l'appelait: les côtes de Berlémor